lundi, 11 novembre 2024
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À Amiens, dans la Somme, Cosserat a été l’un des fleurons du textile français pendant plus de deux siècles. Spécialisée dans le velours, l’usine est pourtant fermée depuis plus de dix ans mais elle peut être faire l’objet d’une visite avec des scolaires.
La famille Cosserat s’implante dans l’Amiénois dès la fin du XVIIIème siècle. Tout d’abord sur la Selle à Saleux un filature de velours est fondée. Ce site sera exploité jusqu’en 1956 et a compté jusqu’à 200 ouvriers.
Un seconde usine est implantée, dans le quartier de Montières par Eugéne Cosserat. Sur ce second site 300 métiers à tisser de velours sont installés au milieu du XIX ème siècle. Puis, ce sera Oscar Cosserat, fils d’Eugène, qui redynamise le site industriel avec l’acquisitions de 200 métiers à tisser supplémentaires.L’atelier constitue la fameuse « salle des 500 métiers », qui fait l’admiration de Jules Verne en 1893 : « Je croirais manquer à un devoir si je ne vous remerciais pas après notre visite de votre magnifique établissement. J’en suis sorti émerveillé, et ce mot n’est que juste. Et je ne vous parle pas seulement de la partie matérielle de votre usine qui est portée aux dernières limites du progrès industriel, mais aussi de sa partie morale, dont vous devez être fier. » (Lettre de Jules Verne à Oscar Cosserat, 6 mars 1893, archives privées). Ces métiers sont alimentés par une machine à vapeur de 1 000 chevaux, l’une des plus grandes d’Europe. Les 135 000 m² de bâtiments s’étalent alors sur 13 hectares. La manufacture est une véritable petite ville, avec ses rues, ses places et ses jardins.
L’entreprise Cosserat traverse tous les conflits du XXème siècle, notamment grâce à l’action de Maurice (1861-1940) et de Pierre (1864-1945). Le site devient, même, un temps un hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale.
Reprise en 2004 par l’entreprise familiale allemande Cord & Velveton, alors qu’elle se trouvait en redressement judiciaire, l’usine ferme définitivement en 2012. La production ayant été arrêtée en 2008, le site n’était plus qu’un simple pôle logistique qui n’employait plus que 10 salariés. En 2019, laissé à l’abandon pendant une dizaine d’année, le site est classé à l’inventaire des Monuments Historiques.
Ce site patrimonial industriel se visite et a fait l’objet de projets pédégogiques, notamment par les élèves de lycée professionnel. Pour dévouvrir ce projet liant patrimoine industriel et archives, la revue du CILAC (n°78 de janvier 2022) a publié un article de Louis Teyssedou et Saïma Naamane, tous deux professeurs en lycée pro à Amiens.
En 2024, la restauration du monument aux morts du site a eu lieu. Ce projet a été financé par deux ministères (Culture et Armées) et l’ensemble des collectivités territoriales. Les écoles du secteur ont investis les lieux pour l’occasion.
Louis Teyssedou, professeur de lettres-histoire propose une brochure d’activités pour le cycle 3 pour comprendre le lieu et également un album à colorier pour les maternelles.
Usine Cosserat, 200 rue Marbely quartier de Maontières à Amiens
Contact : louis.teyssedou gmail.com